Me voilà de
retour pour un article de saison. La fête d’Halloween qui malgré
ce que l’on croit n’a rien d’une fête importé des USA.
L'origine d’Halloween se trouve en Europe, plus précisément dans
régions de culture celtique. Samhain est le nom originel de cette
fête qui marque le passage d’une année à l’autre dans le monde
celtique.
Samhain avait trois éléments distincts. Premièrement, il s’agissait d’une importante fête centrée sur le feu, célébrée le jour équivalent à notre 31 octobre au soir et le lendemain. Les flammes des feux de cheminée devaient être éteintes et l’on rallumait de façon cérémonielle sous la direction des druides un grand feu communautaire, puis ceux des foyers. Cette fête se rapproche du Nouvel An moderne en ce sens qu'il véhiculait l'idée de chasser l'ancien et de passer au nouveau.
Pour nos ancêtres celtes, cela marquait la fin du cycle pastoral, une période où toutes les cultures ont été récoltées et stockées pour le long hiver à venir et où le bétail est prêt pour l’hivernage, sélectionné pour l'abattage ou la reproduction. Mais c’était aussi, comme le dernier jour de l’année, le moment où les âmes des défunts reviennent dans leurs anciennes demeures et où des esprits potentiellement malveillants sont libérés de l’Autre-Monde et sont visibles par les mortels.
Samhain : sa place dans le calendrier celtique
Les Celtes ont célébré quatre grands festivals chaque année. L’origine de l’Halloween réside dans le festival d’automne celte, qui a eu lieu le premier jour du onzième mois, le mois de novembre de notre calendrier, mais celui de Samhain en irlandais. Ces festivals sont connus sous d'autres noms dans d'autres pays celtiques, mais il existe généralement une certaine similitude, ne serait-ce que dans la traduction. En gaélique écossais, le festival d'automne s'appelle Samhuinn. Dans le mannois ou manxois, dialecte de l’île de Man le nom en est Sauin.
La racine du mot - sam - signifie l'été, tandis que fuin signifie la fin. Cela revêt l'idée d'un changement saisonnier plutôt que d'une notion de culte ou de rituel.
L'autre groupe de langues celtiques (connu sous le nom de Q-Celtic) a des mots très différents, mais une intention similaire. En gallois, le jour est Calan Gaeaf, ce qui signifie le premier jour de l'hiver. En Bretagne, le jour est Kala Goanv, ce qui signifie début novembre.
L'année celtique originale se divise de la manière suivante :
-
Alban Arthan : Le solstice d'hivers, le 21 décembre (début de
l’année)
-
Alaban Eiler : Equinoxe de Printemps, le 21 mars
- Imbolc:
1er février
- Beltaine:
1er mai
-
Alban Eiler : Solstice Eté, le 21 Juin
- Lughnasa:
1er août
-
Alban Elfed : Equinoxe d’Automne, le 21 septembre
- Samhain: 1er novembre
Les Celtes croyaient que la journée commençait avec l'obscurité et progressait dans la lumière. La même idée explique pourquoi l’hiver (pas le notre) - la saison des longues nuits noires - a marqué le début de l’année qui avance dans les journées plus clémentes du printemps, de l’été et de l’automne.
Samhain était donc le 1er novembre, jour du Nouvel An celtique, les célébrations commencent au coucher du soleil de la veille, c'est-à-dire son réveillon.
Le festival d'automne romain
La récolte était célébrée par les Romains avec un festival dédié à Pomona, la déesse des fruits des arbres, en particulier des pommes. L'origine des menus spéciaux d'Halloween, qui impliquent généralement des pommes, date probablement de cette période.
Pomona a continué d'être célébré longtemps après l'arrivée du christianisme dans l'Europe romaine. De même que Samhain en Irlande. Il était inévitable pour le christianisme galopant en ce temps de trouver une alternative pour pousser la culture et les traditions païennes dans un événement chrétien plus « acceptable ». Le pape Boniface du VIIe siècle, qui tentait d’éloigner les célébrations et les rituels païens de ses ouailles, déclara que le 1er novembre serait la Toussaint, également connue sous le nom de Toussaint.
La veille de cette nuit entre deux années était connue sous le nom de Hallows 'Eve (qui peut être traduit par Réveillon des reliques), ce qui donna par le jeu des déformations linguistiques au fil du temps :Halloween.
L'origine de la « peur » dans la fête d’Halloween
Pour les Celtes, Samhain était un temps spirituel où monde tangible et intangible se mêlent.
Étant « entre les années » ou « en transition », les frontières généralement assez stables entre l’Autre-Monde et le monde des humains deviennent moins sûres, de sorte que farfadets, banshees, fées et autres esprits puissent aller et venir assez librement.
Pour se protéger de cette nuit de Samhain où tout devient indistinct, de grands feux de joie étaient allumés et les gens portaient des masques et des déguisements laids pour semer la confusion parmi les êtres de l’Autre-Monde et les esprits, et empêcher les morts d'identifier les personnes qu'ils détestaient au cours de leur vie, évitant ainsi de subir leurs mauvais tours. On faisait aussi délibérément beaucoup de bruit pour déstabiliser les esprits et les éloigner de chez soi. Des offrandes étaient offertes aux fées pour qu’elles apportent protection et bonne fortune. Pour certains, la tradition consistant à laisser de la nourriture (et une cuillère pour la manger ! ) à la maison relevait de l'hospitalité à leurs propres ancêtres qui les visitaient cette nuit-là.
Cette fête,
derrière l’aspect commercial qu’elle porte hélas aujourd’hui,
est d’une signification profonde dans notre belle Europe, si riche
en traditions. Je n’ai fait que survoler le sujet, j’espère que
cela vous aura donné envie d’approfondir vos recherches dans le
foisonnement de nos cultures dites païennes trop longtemps tombées
dans un coin sombre de notre mémoire collective. Pour savoir où
l’on va, il faut commencer par savoir d’où l’on vient. Bon, il
est temps de se préparer à la chasse aux bonbons...
Le P’tit
Gandalf
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