Le
sanglier est le symbole de l’agressivité, de la combativité et de
la guerre, mais aussi celui de la classe sacerdotale dans le monde
celte. Le sanglier est la continuation de Lug et d’Ésus dans le
monde des Hommes. La possession de la connaissance est attribuée au
sanglier, ce qui expliquerait en partie la chasse acharnée à
laquelle se livrent les héros que l’on retrouve dans les textes
légendaires celtiques.
En
Gaule, on n’allait jamais à la chasse au sanglier sans avoir tout
d’abord accordé une offrande aux divinités et demandé leur
accord. De nature solitaire, farouche combattant, dont la puissance
n’a que peu de rivalité, le sanglier incarne pour les Celtes le
savoir et le pouvoir de la classe sacerdotale, que la classe
guerrière jalouse et cherche à s’approprier, roi, nobles, héros,
cherchant à le chasser constamment pour conquérir la connaissance
secrète réservée aux druides.
Le
sanglier est comme le miroir du druide, les deux sont lien très
étroit avec la forêt, dépendant d’elle, elle est leur maison.
Tous deux se nourrissent du gland du chêne ("glands de
l'immortalité" : attributs de Lug) et la laie, que l’on
retrouve toujours représentée avec ses neuf marcassins, fouit la
terre autour du pommier, l’arbre d'immortalité. Le sanglier fut
souvent confondu avec le porc, il était difficile bien souvent de
les distinguer l’un de l’autre, les Celtes ayant eux des hardes
de porcs vivants à l'état sauvage sur leurs terres ; le
sanglier constitue la nourriture sacrificatoire de la fête de Samain
et c'est l'animal cultuel de Lug. Le porc était lui, la nourriture
quotidienne des Celtes, facile à élever en toute saison
(contrairement aux bovins dans les climats rudes), ne demandant que
peu d’attention.
On
rencontre dans plusieurs récits mythiques l’évocation du porc
magique, porc qui est au menu des festins de l'Autre Monde, toujours
parfaitement cuit et dont la viande ne s’épuise jamais jusqu’à
la fin du banquet. Fêté lors de Samhain, le sanglier représente
l'autorité spirituelle qui est en équilibre et plus tard en lutte
contre, avec l'ours qui est incarne l'autorité temporelle et
guerrière. La binarité du pouvoir entre le druide et le roi étant
la base même du fonctionnement des sociétés celtiques, dans
d’autres récits on retrouve l’image de chasse au sanglier comme
représentation de la lutte des forces de la nature contre une
allégorie des rudesses hivernales.
Les
sangliers sauvages sont des animaux redoutables et dangereux,
pourtant appréciés pour leur viande, un animal de jeu préféré
des Celtes. Le sanglier est un emblème de la fertilité, de
l'intrépidité et de la force, mais aussi de l'entêtement, de la
guerre et du chaos. La viande de sanglier étant prisée, elle est
aussi un symbole d'hospitalité. Toute fonction importante inclurait
une fête avec de la viande de sanglier (synonyme de "vous êtes
un invité d’honneur") comme plat principal, et la viande de
sanglier rôtie (les restes, du moins) est une trouvaille
archéologique fréquente dans les lieux de sépulture des chefs
tribaux dont on honoré le trépas.
Servir de la viande de sanglier n'a pas seulement démontré la position d’honneur d'un invité ; il a prouvé l'habileté et les prouesses de chasse de l'hôte. Le sanglier figure fortement dans les contes de l'Autre Monde, souvent sous la forme d'une figure de filou, pleine de ruse et de malice. Dans les contes mythologiques, le sanglier est souvent directement ou indirectement impliqué dans la mort du héros. Le sanglier est un compagnon d’Arduinna, la déesse chasseresse, et un participant fréquent à la « chasse sauvage », procession guerrière de l’Autre Monde.
À
bientôt pour un nouveau symbole.
Le
P’tit Gandalf.
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